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Jugaad, mode d’emploi

Jugaad, mode d’emploi

Dans les pays dits « en voie de développement » c’est souvent l’art de la débrouillardise qui s’impose. Par nécessité, ces populations redoublent d’ingéniosité. Ca devient une source d’inspiration pour les pays « développés ». Petit rappel pratique sur le jugaad.

LE « JUGAAD » : qu’est-ce que c’est ?


Le mot « jugaad » est un mot hindi populaire. On pourrait le résumer comme « l’art de faire plus avec moins ». Pas étonnant que ce concept vienne d’un pays comme l’Inde. Pour ceux qui ont eu la chance de fouler les rues de Delhi, de Bombay ou Varanasi, difficile de passer à côté. C’est véritablement le berceau du système D !


Pour déménager tout seul, la solution ce sont les sangles. Il n’y a que ça de vrai. Répartir la force entre le dos et les muscles de la tête pour porter un canapé. Même si on mesure à peine 1m60 comme beaucoup d’Indiens, apparemment c’est jouable ! Porter 100 cartons sur un seul vélo, c’est possible. Et c’est écolo !


Pour remplacer une roue de moto, on s’accommodera bien pendant quelque temps d’une roue reconstituée avec des bottes en caoutchouc récupérées ici et là. C’est gratuit et presque autant efficace !


Pour le train, on trouvera toujours une place dans un train. Même si ce n’est pas à l’intérieur. Sur le toit, entre les wagons, sur son vélo accroché à l’extérieur avec des chaînes. Tous les moyens sont bons.


Aucun problème. Que des solutions. Plus ingénieuses les unes que les autres. Parce que pas d’autre choix ! La classe populaire indienne a depuis bien longtemps intégré le fait que personne ne va faire les choses à leur place. Mais que c’est bien à eux de trouver une solution à leur problématique. Alors, qui pourrait encore dire que les Indiens sont fatalistes ? Là dessus, on a encore beaucoup à apprendre … même si ça reste quelques fois bien folklorique de les voir faire !

En bonus, voici une petite vidéo pour vous montrer comment les Indiens regorgent d’inventivité …et d’humour !

Quelques exemples d’innovations

Un réfrigérateur sans électricité

Dans l’Inde rurale, les coupures d’électricité sont courantes. Alors comment conserver ses aliments sans réfrigérateur quand les températures peuvent dépasser les 45 voire 50 degrés? C’est le problème que Mansukh Prajapati, potier indien, a voulu résoudre. Il a retroussé ses manches et créé un réfrigérateur fait à partir d’argile. 100% écolo. 100% recyclable. Aucun besoin d’électricité. C’est le principe d’évaporation qui est utilisé pour refroidir jusqu’à 20 degré en moins que la température extérieure. Pour en savoir plus, Mr Mondialisation nous explique merveilleusement bien et en détails le système du Mitti Cool Refrigerator

Une climatisation à partir de bouteilles en plastique

En Inde, la plupart des gens ne peut évidemment pas équiper leur foyer d’une système de clim’ flambant neuf. Créer une climatisation à partir de bouteilles en plastique, c’est la solution qui a été trouvée pour rafraîchir les foyers même les moins fortunés.
Cette idée vient d’un constat physique de changement de pression. Saviez-vous que l’air se refroidit quand il circule rapidement ? Quel objet a une extrémité large et l’autre étroite ? Une bouteille ? Une bouteille en plastique ? Ca tombe bien il y en a plein partout en Inde (et partout dans le monde) ! Pas besoin d’électricité. Et c’est gratuit. Et 5 degrés de moins, ça peut déjà faire une grande différence !

Transporter de l’eau sans effort

Souvent, l’approvisionnement en eau dans les milieux ruraux est une véritable épreuve physique. C’est loin, c’est lourd, et c’est souvent les femmes qui s’y collent en plus ! Deux Sud-Africains ont décidé de les aider en inventant un système de mini citernes qui roulent. Plus besoin de porter, il suffit de faire rouler ces bidons d’eau. Et jusqu’à 90 litres avec une seule citerne ! Explications.

Pourquoi l’art du jugaad revient en occident ?

Évidemment, ce système de débrouille n’est pas réservé à l’Inde. Beaucoup de pays en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud utilisent les mêmes méthodes. L’observation d’un problème. La recherche d’une solution. Un peu d’imagination et le tour est joué !

En France, et dans tous les pays occidentaux, on a l’habitude d’acheter des produits pour résoudre un problème. On ne sait pas faire autrement. Enfin … on ne sait plus. En tout cas, on ne se pose plus la question. On n’a plus le temps. On travaille (enfin on essaie …), et on gagne un salaire qui nous permettra de payer une entreprise qui saura faire. C’est comme ça que ça fonctionne. Normalement. Dans notre société « développée ».

Mais aujourd’hui, c’est la crise ! Et oui … et en plus la planète se réchauffe. Alors tout ça, ça nous invite forcément à repenser notre modèle ! Réfléchir et redevenir ingénieux sans utiliser toutes nos ressources. C’est un double enjeu : économique et écologique. En France, on est pas les derniers à s’y mettre. Les FabLab pullulent. Les cercles des makers aussi. Les repairs cafés se développent. On récupère. On recycle. On réfléchit. On s’organise. On donne un nouveau souffle aux coopératives. On a bien pris la mesure que nos ressources sont limitées et qu’il faut faire avec. Et tant mieux. On devient agile. On trouve des astuces. On recommence à créer. Ca fait du bien. Et on voit de plus en plus d’initiatives en application dans notre vie quotidienne. Par exemple, le jugaad investit les halls des gares et des aéroports avec le We Bike. En pédalant, on recharge son téléphone en quelques minutes.

Et vous, vous connaissez d’autres alternatives qui vont dans le même sens ? Envie de les partager ? N’hésitez pas, on est là pour ça !

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