Un repas durable entre potes - Soirée - WARN!
20039
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Un repas durable entre potes, il ne faut pas faire qu’en parler, il faut le vivre ! Les Warneurs-ses vous ont donc concocté une soirée spéciale alimentation durable le 27 septembre à la Maison des Acteurs du Paris Durable :

Voici la retranscription de cette soirée agrémentée d’astuces et conseils :

Scène 1 : l’entrée – De 1min38 à 4min30

– Allô ?

– Ha Ismael ! Tu peux te libérer finalement ? Tu viens pour ? 19h !? Parfait ça ! On est chez tim, donc tu sais comment venir

– Zoé peut venir évidemment ! ça sera cool de faire sa connaissance … Et qu’est ce que tu rapportes d’autre ? Heu… une bouteille ? Des fromages ? Ha ? … Bon, alors je vois ça avec les autres et je te redis ça … à toute !

– Good news ! Ismaël vient manger ! Et avec la fameuse “Zoé” tam’talam’!

– Trop biiiien !

– “trop bien”, “trop bien”, oui c’est vite dit ! Moi Ismaël m’en tellement parlé de Zoé, elle a l’air chouette, mais …

– Mais ?

– Bah elle est genre ultra engagée, active… pour l’humain, pour l’environnement… le développement durable, tout ça-tout ça gnagnagna … Et en plus : elle est végétalienne ! vé-gé-ta-lienne  ! Nan mais Franchement ! On va rien manger ce soir je le sens … on va manger des graines … super !

– Qu’est-ce que ça change au menu hein ? Tim a une démarche alimentaire sans gluten, toi t’es intolérante au lactose,et moi je consomme pas de viande, alors bon, détend toi… Et puis, diététique et gourmand c’est pas incompatible hein !

– C’est le mot végétalien qui te met dans cet état ?

– mais naannn, c’est … C’est un tout, voilà ! développement “durable”, alimentation “durable” : “ DURABLE” c’est un mot valise, mis à toutes les sauces, juste bon pour le marketing ! ça m’énerve voilà !

– C’est pas qu’une question de marketing, tu exagères toujours Gertrude, l’alimentation durable c’est bon …

– Mais c’est bon pour qui hein ?! pour qui ? pour quoi ? La planète ? Notre modèle agricole ? Notre patrimoine gastronomique ? Notre santé ? Notre budget ?

– Jackpot ! Pour le tout mon capitaine !

– Allez ! Y en a qui crèvent de faim et nous on parle d’alimentation “durable” quoi ! Le défi devrait plutôt être “comment nourrir tout le monde” non ?! La bio ne pourra jamais nourrir la planète !

– Mais pour nourrir tout le monde, la question reste de savoir comment produire mieux sans épuiser les sols. L’agriculture conventionnelle n’a pas réglé la malnutrition que je sache…

– J’en ai raz le bol, moi, de tous les discours d’alerte, le catéchisme pseudo-écolo qui nous prêche un paquet de recommandations nutritionnelles, “ bio”, sain”, “tralalalallaalalala” …  toutes ces informations,moi ça m’fait des boutons qui grattent ! nan mais l’angoisse quoi !!! Honnêtement ça ne fait que créer une anxiété, une culpabilité à ne pas comprendre, à ne pas bien faire, à n’être pas capable de bien manger.

Scène 2 : produire – De 7min16 à 8min37

– Bon on s’y met ? On commence par quoi ?

– Mission “Épluchage de carottes” !

– Wouha ! C’est un vrai bouquet cette carotte ! je ne me souvenais même plus que cela avait de la verdure au bout

– Haha, mais c’est les fanes ça ! La carotte c’est une racine comestible, la verdure c’est la feuille…

– Merci Mr l’expert !… Le week end dernier, je suis allé aider ma grand-mère à ramasser les noix et j’étais comme une enfant devant la noix : j’étais ébahis de toute la succession d’enveloppes qu’elle se fait ! Genre, elle est le noyau comestible, puis elle a la coque, puis un autre truc charnue, le brou, et puis…

–  et puis c’est tout…

– mais bon quand même ! Ce que je veux dire c’est que l’on ne voit même plus le fruit, le légume dans son ensemble à force de le réduire  à une marchandise, on ne se rend plus compte le travail de la terre, la restauration des sols, le processus évolutif de la plante pour arriver à maturation. En ayant un produit fini dans l’assiette, on perd toute notion et connexion avec le cycle de la vie…

– « Je suis ce que je mange, et si je ne sais pas ce que je mange, je ne sais plus qui je suis » disait Edgar Morin

– Oh la la, mais quel poéte !

 

Scène 3 : fournir – De 11min40 à 15min54

– J’aimerais bien pouvoir cultiver mes propres produits dans mon jardin, être autosuffisant sur certains aliments et aller vers une forme d’autonomie alimentaire ; ce doit gratifiant je pense ! Mais là, en ville, à Paris en plus, c’est compliqué

– Sans aller mettre les mains dans la terre, le circuit court permet de conserver ce lien direct avec une réalité du terrain et  de réduire l’impact de sa consommation…

– Tu entends quoi par “circuits court – direct” ?

– Tu sais d’où elles viennent tes carottes là ?

– Bah … Non.

– Elles sont pas bio mais elles sont locales…  Sur le marché, il y a un producteur agricole qui fait de la vente direct. Parfois il m’explique son travail, il m’’informe sur le produit ou sur sa préparation… C’est assez aberrant de faire venir par camions les légumes ou les fruits de pétaouchnok, alors que l’on peut parfaitement les produire chez nous…

– Hé mais ça me rappelle un truc entendu aux infos ! …

– Après, outre les marchés, il y a des groupements de producteur en coopérative. Ca permet de valoriser leur production et leur savoir-faire qui ne peut pas être valorisé dans les supermarchés, où tout est calibré et standardisé.

– Ouais ouais … c’est “bien beau, bien bio” tout ça, mais après faut que le porte monnaie suive hein ! Chuis pas la Banque de France moi ! J’ai pas les moyens de mettre tout mon salaire dans mon alimentation …

– Il y a un choix à faire c’est sûr, entre renouveler son téléphone portable à chaque réactualisation et, au passage, participer à l’obsolescence programmée, ou bien à contrario investir une part de mon revenu et participer à une économie locale et un cycle vertueux, je peux choisir.  

– Tu me juges là en faites…

– Nan j’expose simplement des éléments de comparaison, et puis, le refrain perpétuel “ le bio c’est pour les bobos”, c’est une façon d’étiqueter, ça me gonfle également d’être catalogué sans cesse, je ne suis pas la banque de France non plus et tu le sais…En plus, alors certes les tomates espagnoles à 1 € le kilo resteront imbattables, mais il ne faut pas leur demander de qualité, ni gustative, ni sociale, ni environnementale. Les produits vendus sur certains marchés par exemple, sont bien moins chers qu’en supermarché puisqu’ils sont locaux, de saison et vendus sans intermédiaire…

– Moi les amandes elles sont moins chères au bio qu’en supermarché, quand tu prends en vrac dans les magasins bio, d’une part, tu agis contre le suremballage en limitant les déchets et d’autre part tu choisi la quantité comme tu veux, tu as une visibilité sur le prix au kilos, cela te revient parfois bien moins cher ! parfois j’ai dis hein, pas toujours 🙂

Scène 4 : consommer – De 19min30 à 21min24

– Bon ok je sais pas d’où elle vient cette carotte mais de toute façon c’est de saison ! J’ai un bon point pour la saison là ?

– Arrête, On compte pas les points là ! Et puis la carotte, c’est une racine, c’est toujours de saison, alors bon c’est un peu facile là ^^

– Alors entre les saisons, le local, les additifs, et puis… la multitude de labels à tire-larigot, moi ça me perd plus qu’autre chose franchement…

– tu peux t’informer sur ton produit …Il y a un réel effort de transparence  aujourd’hui, il existe en plus des applications …  

– transparence, traçabilité et blablabla … pfff…

– Haaaa oui… Lire une étiquette, comprendre l’impact social et environnemental d’un produit, avoir une idée de la saisonnalité d’un légume…ça c’est bien plus compliqué que d’ouvrir une barquette avant de l’enfermer dans un micro-ondes !

– Oui mais bon ! Et si j’ai la flemme ? Je ne suis pas parfait moi ! J’ai un rythme de vie blindé, je n’ai pas envie de prendre le temps de me faire un repas moi même tous les jours …

– Tout n’est pas question de flemme,

– On peut avoir aussi envie de manger un repas fait par quelqu’un d’autre, on peut faire appel à un restaurateur qui a une démarche éco-responsable… Il faut savoir lâcher prise aussi et ne pas faire du “bien manger” une contrainte rigoureuse et bornée… Ne pas passer d’une extrême à l’autre.

– l’équilibre, le fameux “équilibre” …

Scène 5 : valoriser – De 24min52 à 26min28

– Haha mais elle a une drôle de tête cette carotte !

–  C’est une carotte que j’ai récupéré des invendus du marché d’hier matin ; parfois ils te font une reduc parce que c’est un légume moche ou sinon on te les refile illico

– oh bah elle est trop mignonne, je n’ose même pas l’éplucher !  Wahoo ! On a presque plus d’épluchures que de salade !

– Laisse t’inquiète… Je vais en faire une tarte ou des steaks végétaux.

Avec les épluchures ? Et les fânes on en fait quoi ?

– De la soupe… Tu vois, pour rebondire sur cette histoire de budget  limité, en utilisant les fanes ou les épluchures ça te fait des “économies” puisque tu utilises une matière qui serait partie à la poubelle…

– Ok… Hé j’ai vu que t’avais du pain dur là.. On peut faire les croûtons pour la soupe ! on les coupe en petits bouts et on les fait revenir avec un poil d’huile d’olive et une gousse d’ail ! Et je sais pas vous mais j’ai troooop faim !